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15 mai 2006 |
Au secours des enseignants |
Brigitte Breton, Le Soleil |
Divers indicateurs révèlent que la profession d'enseignant est mal en point au Québec. Au lieu de se moquer des deux mois de vacances dont profitent les professeurs des écoles primaires et secondaires, il serait plus pertinent de s'interroger collectivement sur les meilleures avenues pour corriger la situation. |
C'est la qualité de l'enseignement dispensé aux écoliers qui en dépend.
Qui voulons-nous retrouver devant la classe de nos enfants ? Sans doute des personnes qui ont opté pour l'enseignement par choix et non par dépit. Des maîtres bien formés pour transmettre des connaissances à nos jeunes et le goût d'apprendre. Nous souhaitons également que l'enseignant qui commence une année scolaire en septembre la termine en juin et qu'il n'abandonne pas son groupe d'élèves en cours d'année parce qu'il est épuisé et démotivé. Bref, nous voulons pour nos enfants des enseignants compétents, motivés et stimulants.
Manifestement, nous nous éloignons dangereusement de nos attentes. Encore cette semaine, une recherche de La Presse révélait que les futurs enseignants éprouvent de grandes difficultés en mathématiques. À l'Université du Québec à Rimouski, 75 % des étudiants en enseignement échouent le test d'entrée en maths. Le taux d'échec est de 50 % à l'Université de Montréal et de 15 % à l'Université du Québec en Outaouais. L'Université Laval prévient pour sa part les coups en imposant des cours supplémentaires.
Cette faible maîtrise des notions mathématiques des niveaux primaire et secondaire s'ajoute à celle constatée en français. Ce n'est guère rassurant. C'est à se demander si ce ne sont pas les moins bons collégiens qui s'inscrivent en sciences de l'éducation. La profession est-elle à ce point dévalorisée ? Manque-t-elle tellement d'attraits que les jeunes préfèrent étudier dans un autre domaine où ils seront plus valorisés socialement, mieux payés et crouleront moins sous la tâche ? Il faut répondre à ces questions.
L'école n'est pas un milieu de travail toujours attrayant et facile. Encore là, les chiffres le prouvent. Quelque 8000 enseignants ont préféré une retraite anticipée au travail en 1998. De ceux qui restent, 10,4 % ont pris un congé de maladie longue durée en 2004-2005. Depuis cinq ans, 3000 enseignants ont quitté la profession pour une raison autre que la retraite. Le taux de décrochage chez les recrues est aussi inquiétant. Selon les données du ministère de l'Éducation, 15 % quittent les rangs avant de compter cinq années de carrière. Il y a bel et bien un problème de rétention. Celui-ci s'ajoute à une pénurie d'enseignants dans certaines disciplines qui force le ministère de l'Éducation à assouplir ses critères d'entrée dans la profession.
En 1999, devant des symptômes similaires chez les infirmières, Québec a jugé bon de mettre sur pied un Forum national sur la planification de la main-d'oeuvre infirmière. La même chose s'impose maintenant avec le personnel enseignant.
Certes, la clientèle des écoles primaires et secondaires n'est pas en hausse comme dans les hôpitaux. Elle n'est pas non plus entre la vie et la mort. Mais, comme la qualité des maîtres et de l'enseignement demeure capitale pour une société, l'exercice de réflexion est essentiel et doit déborder les rangs syndicaux.
Cet article est tiré du quotidien Le Soleil de Québec du 15 mai 2006, page 18. l'infobourg a obtenu l'autorisation de le reproduire.
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