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14 novembre 2007 |
L'opération Passe-Partout
Si la télé pouvait remplacer l'école |
Par Marc Allard, Le Soleil |
De tous les personnages de Passe-Partout, c'est le plus gros qu'on a oublié : le ministère de l'Éducation (MEQ). Dans L'opération Passe-Partout, le journaliste Steve Proulx raconte les folles ambitions qui se cachaient derrière la série-culte. |
Comme l'émission à laquelle il a consacré son livre, l'auteur a eu 30 ans cette année. Quand il repense à toutes ces demi-heures passées devant la télévision en compagnie de Passe-Carreau, Passe-Partout, Passe-Montagne et les autres, il constate ce que ceux qui ont à peu près son âge savent bien : « C'est une des rares émissions de notre jeunesse que tout le monde regardait. C'est comme notre référent culturel à tous.
« Mais aujourd'hui, poursuit-il, ce qui me fascine dans Passe-Partout, c'est de voir l'ampleur que ce projet-là avait à l'époque. » D'abord connue sous le nom de Saperlipopette, Passe-Partout a été une commande du MEQ, qui voulait compenser les carences du réseau de prématernelles dans la province. Rien de moins.
« On parle d'une époque où on croyait que la télévision pouvait vraiment influencer les enfants, explique-t-il au téléphone. On voulait quasiment remplacer l'école avec la télévision. » Dans son livre, Steve Proulx montre que le MEQ se faisait beaucoup d'illusions. Mais il a préféré éviter le débat sur la génération Passe-Partout.
« C'est un peu grossier de la part de chroniqueurs de dire "Les enfants de notre âge sont comme ça à cause de Passe-Partout". Il n'y a aucune étude, rien qui a été fait qui prouve que Passe-Partout a eu une quelconque influence sur notre génération. »
Son approche est plutôt historique. Durant un an, Steve Proulx est allé à la rencontre de ceux qui ont fait vivre Passe-Partout - fonctionnaires, comédiens, pédagogues, psychologues, réalisateurs, musiciens, marionnettistes. Et il a fait intervenir Laurent Lachance, le concepteur de l'émission, à titre de conseiller spécial.
À travers leurs témoignages, il a retracé l'histoire de ce pionnier de la télé éducative. « Je pense qu'avant de tirer de grandes conclusions sur cette émission-là, souligne le journaliste à l'hebdomadaire Voir, il faut vraiment connaître sa genèse, son fonctionnement et, rendu là, on pourra faire des critiques éclairées. »
Dans son livre, Steve Proulx insiste sur la volonté qu'ont eue les créateurs de la série de se démarquer de Sesame Street, plus orientée sur l'acquisition de connaissances. Passe-Partout visait davantage à développer une échelle de valeurs comme la débrouillardise, l'affirmation personnelle, le respect de soi, la curiosité, l'appel à l'action et le partage.
Selon lui, c'est ce qui explique en bonne partie l'immense succès de l'émission. « Avant même de leur apprendre à lire et à compter, explique l'auteur, ils voulaient développer des individus avec des caractères forts, qui savent s'affirmer dans la société. »
STEVE PROULX. L'opération Passe-Partout, Trécarré, 143 p.
Par Marc Allard, Le Soleil
Cet article est tiré du quotidien Le Soleil de Québec du 11 novembre 2007, p. A2. L'infobourg a obtenu l'autorisation de le reproduire.
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