Le mouvement Écoles vertes Brundtland est un mouvement écologiste et pacifiste fondé au Québec en 1992. Aujourd’hui, des élèves, professeurs et directions de plus de 500 établissements d’enseignement y adhèrent. Des écoles qui militent au quotidien, avec humour et détermination, pour une planète plus juste et en meilleure santé.

Six «R» pour une plus belle Terre
Le mouvement des Écoles vertes Brundtland (ÉVB) tire son nom de l'ex-première ministre de Norvège, Gro Harlem Brundtland, qui a présidé la Commission mondiale des Nations unies sur l'environnement, en 1983. Comme l’explique Monique Fitzback, conseillère à la Centrale des syndicats du Québec et initiatrice du mouvement : « Le projet origine d’une coalition organisée, à l’époque, par la Centrale de l’enseignement du Québec, qui cherchait à sensibiliser le milieu scolaire aux problèmes environnementaux, mais aussi à des questions de droits humains. Le regroupement, qui s’appelait « Ensemble, récupérons la planète », a trouvé tellement de résonance dans les écoles qu’il a fallu concevoir des cahiers pédagogiques adaptés à ces thématiques et élargir les mandats de la coalition. C’est ainsi qu’est né le mouvement des Écoles vertes. »

Les institutions qui acquièrent le statut d’Écoles vertes ont le mandat de maintenir un engagement en faveur de six principes qui les régissent et qu’on appelle les six « R » : réduire, recycler, réutiliser, revoir les échelles de valeurs, restructurer les systèmes économiques et redistribuer les ressources. Les préoccupations des ÉVB dépassent donc les questions de protection de l’environnement et englobent des perspectives de non-violence, de coopération, de démocratie, de droits de la personne, de solidarité, de développement durable et d’ouverture sur sa communauté et sur le monde.

De petits David contre les Goliath de la planète
« Les jeunes sont les plus beaux instruments de transformation sociale qui soient, explique madame Fitzback. C’est pour cela qu’ils sont au cœur du mouvement des écoles vertes. Plus que des témoins, ils sont des acteurs qui mettent en œuvre des projets qu’ils choisissent et qui leur tiennent à cœur. De plus, l’École verte est un projet mobilisateur, qui rassemble les gens pour la poursuite d’un objectif commun et louable : un univers plus équitable et plus harmonieux. Les projets que les jeunes mènent à terme dans le cadre de leur engagement d’ÉVB sont concrets. Ils regardent leurs arbres pousser, constatent les changements de mentalités chez leurs aînés. Ils travaillent à quelque chose de tangible. Au bout du compte, une implication de la sorte peut véritablement contribuer, à mon avis, à contrer le décrochage scolaire. Les enfants se sentent partie prenante d’une initiative qui est valorisée. Ils réalisent qu’ils peuvent changer des choses. Et ça, c’est important. »

Commencer par changer SON monde
Les initiatives menées par les établissements verts diffèrent selon qu’ils sont réalisés en ville ou dans des milieux ruraux, près d’une forêt ou aux abords d’une rivière. Chaque école tient compte de ses réalités propres et de ses préoccupations, et adopte une approche qui lui ressemble.

À Charlesbourg, les élèves organisent chaque année une dégustation d’insectes dont les profits sont versés aux projets de l’école nicaraguayenne avec laquelle ils sont jumelés. À Causapscal, les jeunes vendent, au marché de la municipalité, des roses qu’ils ont fait pousser avec du compost de l’école. À Repentigny, un groupe organise annuellement un « cyclo-solidarité » pour une région du Honduras. À l'école Sacré-Cœur de Princeville, les classes de maternelle fabriquent du compost avec les restes de nourriture, selon un système de « lombricompostage » (compostage avec des vers rouges). Les projets sont infinis, comme l’imagination des enfants, comme leur volonté de bâtir un monde meilleur.

Pour des lendemains plus justes
Faire un citoyen critique et responsable d’un bout de chou qui a fêté autant de printemps que les doigts d’une main, ce n’est pas une mince tâche. Pourtant, c’est à ce beau défi que se mesurent quotidiennement les enseignants et les animateurs pédagogiques des centaines d’écoles officiellement inscrites au mouvement des Écoles vertes Brundtland. Ils sont convaincus que c’est en semant tôt le souci de la terre et des gens qu’on récoltera, dans 20 ans, les fruits d’une génération conscientisée, pour qui un monde écologique, pacifique, solidaire et démocratique ne sera peut-être pas qu’une utopie.

Par Isabelle Pauzé

Commentaires des lecteurs

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J'aimerais simplement ajouter que le mouvement des écoles vertes Brundtland trouve non seulement écho chez nos jeunes mais également chez nos adultes raccrocheurs.

Une initiative heureuse qui a des répercussions étonnantes chez ses jeunes dont les idéaux sont souvent contradictoires ou tout simplement absents. Donner un idéal à un raccrocheur c'est lui donner une raison de vivre chaque geste nécessaire pour sortir de l'ornière qui caractérise la dynamique décrochage-raccrochage-décrochage-...

Le centre Impulsion de Laval, un centre d'éducation des adultes, a mis sur pied ce projet il y a quelques années déjà. Je vous donne le lien vers leur site Internet. Un site alimenté par les étudiants eux-mêmes.

En passant... bravo à l'équipe de l'Infobourg et bonne continuité.

Jacques Bernard, conseiller pédagogique et animateur sitsatLLL, SEAFP-CSLAVAL

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