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25 avril 2005 |
« DÉFI de la Dizaine sans télé ni jeux vidéo » : bilan dans une école secondaire |
EDUPAX |
L’organisme EDUPAX, organisateur du Défi de la dizaine sans télé ni jeux vidéo, partage avec nous l’expérience vécue dans une école secondaire. Retrouvez une foule de statistiques sur l’influence de la télé. |
En avril 2004, une première école secondaire proposait une grève de télé à ses 950 élèves. Les élèves de l’école Louis-Jacques-Casault, à Montmagny, ont eu l’occasion de relever le Défi, en avril 2004. Une grève de télé et de jeux vidéo de 10 jours constituait pour eux un véritable exploit olympique. Branchés au petit écran entre 15 et 35 heures par semaine, l’ado nord-américain est la cible d’agences de marketing pour lesquelles les moindres replis de l’âme humaine n’ont plus de secrets. Ils savent comment tirer profit de leur vulnérabilité, comment cultiver leur dépendance. Toutes les stratégies leur sont permises, même les plus perverses. Des ados pourraient-ils avoir envie de se mesurer à une telle industrie? Comment le DÉFI pourrait-il susciter leur intérêt?
Impact du DÉFI sur des ados
Le conseil étudiant a appuyé le DÉFI avec vigueur, le Conseil d’établissement aussi. Un comité de mobilisation formé de parents a recruté plus de 150 bénévoles et représentants d’organismes du milieu pour élaborer une programmation susceptible d’éloigner les jeunes du petit écran. Les parents se posaient une question : les ados allaient-ils considérer ce DÉFI comme une entrave à leur liberté ou une remise en question de leur dépendance à la société de consommation ? L’évaluation a permis de constater que les ados ont réussi une moyenne de 4,8 jours de jeûne. Quatre sur 5 ont jugé le Défi très ou assez utile. Les deux tiers des parents l’ont jugé très ou assez utile. Les membres du personnel l’ont jugé très utile (40,6%) ou assez utile (59,4%). 86,2% des membres du personnel considèrent ce profit « très » ou « assez » important.
Le bilan
Le temps accaparé par les divertissements électroniques prive les jeunes du temps qu’ils pourraient autrement utiliser pour développer diverses habiletés sociales. La privation volontaire de tels divertissements durant une période de 10 jours a produit un impact sur la qualité de vie des élèves. Le Défi a permis d’augmenter ou améliorer,
* la pratique d’activités physiques pour la moitié des jeunes,
* le temps passé avec des amis pour 45%,
* le temps passé avec les parents pour plus du quart,
* l’aide fournie à la maison pour près du quart d’entre eux.
Il faut donc conclure à une amélioration sensible des rapports sociaux et à un resserrement des liens familiaux.
Ce qu’en conservent les ados
L’évaluation a permis de mesurer les bénéfices du Défi sous divers aspects.
- Violence à l’école. Le DÉFI a entraîné une diminution de la violence physique (selon 32% des répondants) et de la violence verbale (27%).
- Violence à la maison. Le DÉFI a entraîné une diminution de la violence verbale (39% des répondants) et de la violence physique (38%). C’est une amélioration sensible pour plus du tiers des ados.
- Le sens critique s’est aiguisé pour 65% des ados, surtout chez les filles. Cet élément est celui qui s’est le plus amélioré au secondaire. 59% des parents constatent la même amélioration, de même que 9 membres du personnel sur 10.
- La conscience de l’influence de la télé sur les jeunes pour 76% des parents d’ados.
- Une nouvelle dynamique dans l’école grâce au DÉFI ? « Oui » disent 63% des ados, majoritairement des filles. Cette nouvelle dynamique vient au 2e rang des réponses positives au secondaire.
- Une nouvelle dynamique dans la communauté ? « Oui » disent 58% des ados, majoritairement des filles. Cette dynamique vient au 3e rang des réponses positives au secondaire.
Répéter le Défi?
Ce DÉFI que certains jeunes ont perçu comme une intrusion dans leur vie privée, près des trois quarts des élèves du secondaire (72%) se disent prêts à le répéter. La reprise du Défi est même souhaitée plus vivement au secondaire qu’au primaire. Les ados prêts à répéter sont majoritairement féminins (222/371) tandis que les « non » sont majoritairement masculins (73/141). Les divertissements électroniques exercent manifestement un attrait plus important chez les garçons que chez les filles, d’où l’importance d’insister sur l’impact de la télé sur la masculinité.
79% des parents recommandent à d’autres écoles secondaires de vivre le Défi.
La réponse des élèves, des parents et du personnel indique un intérêt certain à répéter l’expérience. La reprise ne devrait pas nécessairement avoir lieu chaque année, probablement plus aux deux ans. Malgré les dérangements qu’un tel DÉFI a pu représenter pour la vie de l’établissement, le personnel de l’école secondaire est le groupe le plus favorable à reprendre l’aventure (89,7%).
Implication des parents et de la communauté
Plusieurs parents, avec l’aide de bénévoles de la communauté, se sont impliqués avec enthousiasme et ont organisé diverses activités alternatives susceptibles de rivaliser avec le petit écran. L’organisme Kino-Québec a contribué à cette programmation. Tous les jeunes et plusieurs parents ont entendu la sonnette d’alarme concernant la consommation télévisuelle. L’expérience a été bénéfique pour plusieurs familles où les jeunes ont refusé de relever le DÉFI. On a noté un rapprochement entre parents et enfants et on a augmenté le rayonnement de l’école dans la communauté. Avantage non prévu, les élèves et leurs parents se sont retrouvés au centre d’une couverture médiatique exceptionnelle. Plusieurs médias écrits et électroniques ont couvert l’exploit avec éloges. En plus d’améliorer leur estime de soi en tenant tête au petit écran, les ados ont attiré l’attention sur leur grève et suscité l’admiration.
Par , EDUPAX
Quelques données
Nos enfants consacrent en moyenne 25 heures par semaine au petit écran. Les émissions de télé pour enfants contiennent de 3 à 6 fois plus de violence que les émissions pour adultes. Les doses de téléviolence ont été augmentées de 432% par les télédiffuseurs privés en 8 ans. On l’utilise sciemment pour « accrocher » les enfants.
Dix heures de télé par semaine affectent les résultats scolaires négativement, c’est prouvé.
Un enfant voit en moyenne 30 000 annonces publicitaires par année. À l’âge de 65 ans, nos enfants auront été la cible de 2 millions d’annonces à la télé.
Chaque jour, on loue 2 fois plus de vidéocassettes qu’on emprunte de livres dans les bibliothèques.
Pourquoi aider nos ados à réduire leur consommation de télé et de jeux vidéo?
Des centaines d’études scientifiques ont démontré que les élèves qui consacrent moins de temps au petit écran ont de meilleures notes. Ils apprennent mieux à lire et à écrire lorsqu’ils consomment moins de télé.
Les annonces publicitaires font désirer plus de jouets et d’aliments. Les enfants finissent par croire qu’il leur manque toujours quelque chose. Ils n’en ont jamais assez. La publicité est conçue pour leur faire désirer toujours plus.
L’exposition à des émissions, films et jeux vidéo violents rend les enfants plus agressifs et leur enseigne que la violence est une façon acceptable de régler des conflits.
Les enfants qui regardent beaucoup de télé consacrent moins de temps à développer leurs habiletés sociales.
Le monde présenté à la télé est irréel. Les gros consommateurs de télé ne découvrent pas par eux-mêmes le monde tel qu’il est.
Plus on regarde la télé, moins on est en forme, plus on risque de se retrouver en excès de poids.
En leur montrant des personnages faussement attrayants, riches et heureux, la télé réduit l’estime de soi des enfants, elle leur inculque un sentiment d’impuissance.
Pourquoi les jeunes regardent-ils autant de télé ?
Tout le monde le fait. Les amis de nos enfants passent 25 heures devant le petit écran. C’est le sujet de conversation le plus commun. Certains jeunes craignent de se sentir marginalisés en ignorant la télé. Et nos enfants conversent avec leurs parents …38 minutes par semaine.
L’ennui. Souvent, les enfants utilisent la télé pour se désennuyer. Comparativement à d’autres activités, telles que jouer avec des amis, jouer dehors, parler avec ses parents, lire, la télé est passablement ennnuyante. Des études ont démontré que les enfants qui s’ennuient le plus sont ceux qui regardent le plus de télé.
La télé est partout. Il est difficile de s’en éloigner. 99% des foyers possèdent un téléviseur, 66% en ont 3 ou plus. Et nous n’avons pas de données sur les appareils de jeux vidéo, les ordinateurs et les petits gameboy.
L’habitude. Regarder la télé semble facile quand un enfant ne sait que faire d’autre. Après un certain temps, après avoir regardé beaucoup de télé, on se sent accroché, dépendant. Même chose pour les films et les jeux vidéo.
L’exemple parental. Comme certains parents regardent beaucoup de télé, les enfants qui veulent passer du temps avec eux doivent la regarder. Certains l’utilisent comme gardienne pendant qu’ils font autre chose. Dans certaines familles, on regarde la télé durant les repas.
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