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29 octobre 2007

S’internationaliser sans se déplacer
Par Martine Rioux, APP

Bien que de plus en plus d’écoles proposent des voyages culturels ou d’échanges à leurs élèves, ce n’est jamais l’ensemble des élèves qui participent à ces projets. Comment faire vivre l’aventure aux autres? Deux propositions.

Alors qu’il était directeur-adjoint de l’École d’éducation internationale de Laval, Danny Laviolette a eu l’occasion de jumeler son école au lycée Mihai Viteazul de Bucarest en Roumanie. Au printemps dernier, il a pris part à un voyage qui l’a conduit directement là-bas avec deux élèves.

« Par contre, nous sommes partis avec l’objectif de faire vivre notre voyage à l’ensemble des élèves de l’école. À chaque jour, nous leur faisions parvenir un court résumé radio de nos aventures. Cette initiative a créé un véritable engouement dans l’école pour la Roumanie », raconte M. Laviolette.

Le projet de jumelage qu’il portait pratiquement seul sur ses épaules avant son départ là-bas est devenu d’intérêt pour plusieurs enseignants à son retour. C’est ainsi que différents projets visant à concrétiser le jumelage ont été mis en place : collaboration des élèves roumains au journal de l’école de Laval et vice versa, livres roumains francophones suggérés dans les cours de français, exposé oral filmé descriptif de la ville de Montréal envoyé en Roumanie, exposition de photos de Bucarest et vice versa, vidéo « la vie dans la peau d’un élève québécois », etc.

« Remarquez qu’il s’agit de petits projets tout simples. La plupart existait déjà dans l’école. Par exemple, le journal étudiant existait, mais nous avons ajouté deux pages pour les textes des élèves roumains. Nous accueillons tout simplement les créations de nos collègues roumains tout en leur envoyant les nôtres », dit M. Laviolette.

D’ailleurs, selon lui, un jumelage peut créer un engouement certain dans une école, en encourageant les élèves à vouloir en découvrir davantage sur les autres jeunes vivant ailleurs dans le monde. Par contre, pour qu’un tel projet fonctionne, il rappelle constamment qu’il doit être le plus simple possible et se baser sur des projets déjà existants dans l’école, tout en étant supporté par plusieurs personnes dans l’école. « Seul à porter le projet, je trouvais la tâche très lourde ».

La directrice en voyage
À l’école primaire La Source, de Laurier-Station dans Lotbinière, aucun élève n’est parti en voyage. Pourtant, l’ensemble des élèves de l’école sont tout à fait au courant des conditions scolaires vécues par les élèves du Burkina Faso en Afrique.

C’est que leur directrice, Gisèle Camiré, a pris part au programme Éducateur sans Frontières de la Fondation Paul-Guérin-Lajoie. Jusqu’à maintenant, elle a effectué deux séjours en Afrique, au cours desquels elle a toujours maintenu le lien avec ses élèves.

« Mes élèves vivent dans un milieu rural, très traditionnel. Mais plus tard, comme ils sont de la génération de la mondialisation, ils auront sûrement à voyager beaucoup dans le monde. Je veux les initier dès maintenant aux réalités différentes vécues partout à travers le monde, leur donner le goût de découvrir l’autre », dit la directrice.

À son retour, Mme Camiré a présenté la Burkina Faso à ses élèves. « J’ai toujours des objets typiques dans mon bureau que les jeunes peuvent venir voir, mais ce sont surtout les photos des conditions de vie là-bas qui ont marqué les jeunes ». De fait, à 100 élèves par classe, cordés sur des petits bancs de bois, avec des cailloux pour compter et une seule ardoise pour écrire, les classes du Burkina Faso sont loin de ressembler à celles du Québec.

Par la suite, elle a initié différents projets de correspondance scolaire. « L’idéal pour envoyer du courrier et surtout pour espérer en recevoir, c’est d’utiliser des intermédiaires, des gens que l’on connaît qui vont sur place, des enseignants, des organismes, des communautés religieuses, etc. On ne peut pas espérer que la correspondance fonctionne avec la poste régulière qui est beaucoup trop chère en Afrique ».

Elle a également mis en place des parrainages d’écoliers, pour aider des enfants d’Haïti ou du Sénégal à fréquenter l’école. « Il suffit de verser 30$ par mois. Dans une classe, un dollar par élève par mois, ce n’est pas beaucoup et ça lui permet de poser un geste concret et significatif », conclut celle qui retournera sans doute au Burkina Faso dans un avenir rapproché.


Mme Camiré et M. Laviolette ont présenté leur expérience lors d’un atelier dans le cadre du colloque d’automne de l’organisme Éducation Internationale, qui s’est tenu à Québec, les 11 et 12 octobre dernier. Merci aux organisateurs d’avoir accueilli l’infobourg.

Par Martine Rioux, APP



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