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9 janvier 2007 |
Une identité francophone |
Par Martine Rioux, APP |
Selon le recensement de 2001, près de sept millions de francophones vivaient au Canada, dont environ un million à l’extérieur du Québec. Ceux-ci, bien qu’ils ne représentent que 4,5 % de la population canadienne en dehors du Québec, témoignent du fait que la francophonie canadienne conserve sa place. |
« Le nombre de francophones a eu tendance à augmenter au cours des dernières années. On note un dynamisme nouveau et une forte volonté des communautés de montrer qu’elles existent. Il y a un esprit de concertation qui donne une vitalité nouvelle à la francophonie canadienne », affirme Richard Lacombe, le directeur général de l’Association canadienne d’éducation de langue française (ACELF). L’infobourg a eu l’occasion de s’entretenir avec lui dans les locaux de l’Association, sur la rue Marie-de-l’Incarnation, à Québec.
« Bien sûr, il n’y a jamais rien d’acquis, les défis demeurent immenses et chacun doit se battre continuellement, notamment pour obtenir des services en langue française. Par contre, il y a désormais une volonté de travailler ensemble, à l’échelle pancanadienne. Par exemple, les ministères de l’Éducation des provinces canadiennes sont en train de se concerter pour élaborer des programmes d’éducation en français, au lieu de simplement traduire les programmes anglais. On n’aurait pas pu voir cela il y a cinq ans », ajoute-t-il.
L’association qu’il dirige, l’ACELF, fêtera son 60e anniversaire en 2007. Elle a été fondée dans la foulée de la création de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) qui vise notamment l’amélioration de l’éducation partout dans le monde. Depuis, l’ACELF soutient le développement et encourage la vitalité dans les communautés francophones au Canada par le biais d’interventions diverses dans les écoles.
« Pour que l'éducation en langue française ait un sens pour tous les jeunes et pour que le français soit utile et utilisé dans tous les domaines de leur vie, il faut créer un milieu de vie francophone où la fierté et l'appartenance croissent avec l'usage », lit-on sur le site de l’organisme.
Population et taux d’accroissement de chacun des groupes linguistiques, Canada, provinces, territoires et Canada moins le Québec, 1991, 1996 et 2001
Source : Statistique Canada
Francophone dans l’âme
Le sentiment d’appartenance et la construction identitaire sont d’ailleurs au cœur de la mission de l’ACELF. « Plus que jamais, nous travaillons sur ces aspects. La question identitaire est devenue très complexe. Dans un monde éclaté comme celui d’aujourd’hui, il est parfois difficile de se retrouver et de se construire sa propre identité. Pour ce faire, il faut d’abord développer un sentiment d’appartenance à un groupe », indique monsieur Lacombe.
Il fait remarquer que beaucoup de jeunes Canadiens se disent « bilingues » plutôt que francophones ou anglophones. « Ils nous envoient un message. Ils appartiennent à deux cultures et ils n’ont pas à choisir entre les deux. Ils peuvent être fiers d’appartenir aux deux. Avant, on suivait la tradition, on faisait comme nos parents. Maintenant, une foule d’options s’offrent à nous. La vie est devenue un menu à la carte dans lequel nous faisons nos choix de vie. On peut décider de devenir francophone comme on peut devenir environnementaliste. On ne naît pas francophone, on le devient », poursuit-il.
De là l’importance, pour des organismes comme l’ACELF, de s’assurer que les communautés francophones du Canada disposent des ressources nécessaires à la transmission de la langue française. Un des enjeux en ce moment est l’accès à des garderies francophones partout à travers le pays. « Il ne faut pas oublier que le français n’est pas toujours la langue parlée à la maison, surtout lorsqu’un des deux parents n’est pas francophone. La garderie est alors la porte d’entrée dans le monde francophone pour les enfants ».
Population selon la langue parlée le plus souvent à la maison, Canada, provinces, territoires et Canada moins le Québec, 1991, 1996 et 2001
Source : Statistique Canada
De plus, comme la vie quotidienne des jeunes Canadiens se déroule souvent en anglais, il est important pour ceux qui fréquentent l’école française qu’un certain dynamisme soit rattaché à l’utilisation de la langue. « Il ne faut pas qu’ils perçoivent le français comme une simple matière scolaire. Il doit y avoir des activités motivantes offertes à l’extérieur de l’école, des services disponibles en français. Ainsi, ils peuvent développer une attitude positive face au français ».
D’ailleurs, cette dernière réflexion est tout aussi valable pour les enfants du Québec, qui ont de plus en plus de contacts avec d’autres langues et qui sont également inondés par la culture américaine. « Nous n’avons pas besoin de nous sentir menacés pour nous identifier fortement à une culture ou une langue ».
Une place pour le français
Donc, à partir de quel moment devient-on francophone? « Il suffit qu’il y ait une place pour le français dans notre vie pour pouvoir s’identifier à la communauté française. Si on parle tout le temps en français, on n’est pas davantage francophone que quelqu’un qui le parle 20 % du temps », répond monsieur Lacombe.
De même, un petit village français à Terre-Neuve est tout aussi important que les 200 000 francophones du Nouveau-Brunswick. « Que l’on soit un million ou 10 000, tout le monde a le droit d’avoir sa place au soleil. Pourquoi se priver de la richesse de l’autre? D’ailleurs, nous aurons toujours besoin de blocs d’unilingues français pour garantir le maintien de cette langue », croit-il.
Il déplore le fait que l’identité francophone au Canada prenne trop souvent un visage territorial (les Franco-ontariens, les Franco-manitobains, les Franco-albertains, les Québécois, etc.) alors que le français a un rayonnement international. C’est un peu pourquoi la 15e édition de la Semaine nationale de la francophonie organisé par l’ACELF aura pour thème « La francophonie, j’en fais partie! ».
Rendez-vous de la Francophonie
Cette semaine nationale est organisée dans le cadre des Rendez-vous de la Francophonie qui se tiendront du 9 au 25 mars 2007. Au cours de celle-ci, « par l’entremise des activités proposées [par l’ACELF], les jeunes seront amenés à prendre conscience du fait que leur communauté locale est partie prenante d’une francophonie pancanadienne composée de l’ensemble des communautés francophones réparties dans toutes les provinces et tous les territoires du Canada », souligne-t-on dans le communiqué de la Semaine.
À la mi-janvier, l’ACELF fera parvenir aux milieux éducatifs francophones du Canada les cahiers d’activités pédagogiques (petite enfance, primaire, secondaire, alphabétisation), qui comprennent également les formulaires de participation aux concours (Mordicus, Actifs et fiers, Des livres pour la petite enfance, Prix de la francophonie en alphabétisation) ainsi que les certificats du concours Mordicus. Ces cahiers sont déjà offerts sur le site Web de l’ACELF.
Au cours des prochaines années, l’ACELF compte d’ailleurs intensifier sa production de matériel scolaire à l’intention des communautés francophones. Celles-ci manquent souvent de ressources afin de bonifier leur enseignement de la langue française et ainsi contribuer au développement du sentiment d’appartenance à la communauté francophone. « Nous aimerions concevoir des blocs d’activités thématiques avec différents partenaires afin de répondre aux besoins des enseignants », lance monsieur Lacombe. Ces ressources viendront certainement encourager l’utilisation du français en classe et à l’extérieur de l’école.
À consulter :
- La carte des écoles francophones au Canada
- Le Cadre d’orientation en construction identitaire de l’ACELFà
Par Martine Rioux, APP
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