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17 octobre 2007 |
Mlle C. est de retour! |
Par Martine Rioux, APP |
Si Dominique Demers a une passion, c’est bien celle de raconter des histoires. Au fil des ans, elle a su créer des personnages qui ont inspiré les jeunes et les ont incités à lire davantage. Elle est même devenue l’alliée des enseignants avec sa désormais célèbre Mlle C.! |
« Mlle C. est particulière. Elle fait partie de ma vie. Elle m’inspire, m’aide à grandir. Quand j’ai des décisions à prendre, je me demande toujours ce qu’elle ferait. C’est mon héroïne à moi », confie l’auteure dans une entrevue accordée à l’Infobourg.
Et c’est exactement ce que le personnage de Mlle Charlotte semble être devenu pour de nombreux jeunes Québécois et pour leurs enseignants qui n’ont pas hésité à proposer ses aventures en lecture à leurs élèves.
« J’ai reçu tellement de lettres d’enfants qui me disent que c’est grâce à Mlle C. qu’ils aiment lire. J’ai aussi de nombreux témoignages d’enseignants qui l’ont aimée et qui l’ont présentée à leurs élèves. C’est extraordinaire ».
Les fans de l’héroïne aux idées folles, mais qui est tellement attachante, ont de quoi se réjouir. Mlle Charlotte est de retour dans une nouvelle aventure. Après avoir été enseignante, bibliothécaire, factrice, ministre et concierge, voilà que Mlle C. devient entraîneuse de soccer dans « La Fabuleuse entraîneuse » (Québec Amérique), disponible en librairie dès aujourd’hui (17 octobre).
Dans ce dernier-né, Dominique Demers aborde la thématique du sport et de la compétition. « C’est dommage cette idée de vouloir gagner à tout prix, alors que l’on peut avoir tellement de plaisir à pratiquer un sport. Les adultes, les parents entre autres, ont pourtant tendance à s’emporter et à miser sur la victoire à tout prix pour les jeunes. Ceux-ci devraient plutôt avoir la possibilité de s’épanouir en participant à des activités sportives », indique l’auteure.
Par ailleurs, Mlle C. est maintenant accessible pour les plus petits qui ne savent pas encore lire, par le biais d’un livre-disque sur lequel Mme Demers raconte la toute première aventure de Mlle Charlotte; « La Nouvelle Maîtresse ».
« Il y a tellement d’enseignants qui m’ont confié faire la lecture de cette histoire à voix haute. J’ai décidé de leur offrir ce cadeau », dit l’auteure qui aime autant raconter des histoires qu’en écrire de nouvelles.
Décidément, Mme Demers ne chôme pas. Elle publie également cet automne deux livres aux Éditions Imagine: Le secret de Petit Poilu, Oupilaille et le poil de dragon; ainsi qu'un DVD regroupant une dizaine d'émissions de Dominique raconte..., diffusée à Radio-Canada.
Le plaisir avant tout
Dans la vie, Mme Demers adopte la même philosophie que Mlle C., avec son spling : « Il faut avoir du plaisir à faire ce que l’on fait. Sinon, ça ne sert à rien de le faire. Si j’écris une histoire, par exemple, c’est parce que le sujet me touche personnellement ».
« Pour moi, le livre n’est jamais une simple récréation. Je fais de l’écriture engagée humainement. Il ne faut pas simplement accumuler les histoires les unes après les autres. Chaque histoire doit aborder quelque chose d’important. Elle doit aider à voir le monde autrement pour mieux grandir », soutient-elle.
Cette passion pour les histoires, Mme Demers se fait un devoir de la transmettre aux enseignants. À chaque année, elle donne de nombreuses formations aux quatre coins du Québec. Elle donne des trucs pour la sélection, l’animation, le partage des livres. Elle présente des théories d’aide à la lecture. « Je présente des habitudes de base, de tout pour donner le goût de lire aux jeunes. J’espère ensuite que les enseignants iront plus loin dans leur classe », dit-elle.
« On ne lit jamais assez »
Transmettre le goût de la lecture aux jeunes. Voilà bien un grand défi à relever par les enseignants. Et pourtant… ils ne reçoivent vraisemblablement pas tout l’appui dont ils auraient besoin pour faire découvrir ce bonheur à leurs élèves.
« Au Québec, on ne fait pas ce qu’il faut pour que les jeunes lisent davantage. Je n’ai cessé de le dire depuis des années », affirme Mme Demers. Et rien ne change, dit-elle. On se contente d’actions sporadiques et généralement éphémères, qui n’ont pas de répercussions sur l’ensemble des enfants. Elle l’a souvent répété : à quoi sert une grande bibliothèque à Montréal, si les bibliothèques scolaires et municipales sont anorexiques ailleurs en province.
De fait, selon un rapport du ministère de l'Éducation, 80 % des bibliothèques scolaires avaient des collections « moins que satisfaisantes » en 2001.
Et puis, trop d’enseignants déboursent de l’argent de leur poche pour réussir à se constituer une bibliothèque de classe digne de ce nom. Comme Stéphanie Papillon, cette enseignante de Québec, qui avait acheté plus de 500 livres à ses élèves, avant de recevoir un prix pour avoir encouragé de façon exemplaire la lecture chez ses élèves.
Tout le monde peut aimer lire
Il suffit de trouver le livre « coup de cœur » qui changera tout, qui nous amènera à aller voir plus loin, à vouloir découvrir les histoires qui se cachent dans les autres livres. Mais encore faut-il « tomber » un jour ou l’autre sur ce livre. « Diversité et accessibilité, ce sont les mots-clés lorsqu’il s’agit de lecture », soutient Mme Demers.
Tous les genres et formats possibles doivent être mis à la disposition des enfants, et ce, dès leur plus jeune âge : suspense, histoires d’amour, science-fiction, bande dessinée, contes, nouvelles, etc. Il n’y a pas de mauvaise lecture, du moment que le jeune y prend plaisir et que cette lecture lui apporte quelque chose.
De même, les livres doivent être mis à la disposition des enfants dans différents contextes, sans les imposer. Ne pas forcer la lecture, mais la rendre accessible pour tous à tout moment.
Un « réseau contact » du livre
Néanmoins, les livres ont aussi besoin d’un coup de pouce pour intéresser les jeunes, ils partent souvent avec « deux prises » tant qu’un jeune n’a pas découvert le plaisir de lire.
« Il existe des lieux (bibliothèques, salles de classe, salons) où de bons livres pour tous les goûts sont facilement accessibles et pourtant, les livres restent sur les rayons. Ce qu'il manque? L'animation. », soutenait Mme Demers dans une allocution il y a quelques années. Autrement dit, il faut donner vie aux livres.
Pour ce faire, « nous avons besoin du plus grand nombre de « ponts vivants » possibles, ces gens qui font le lien entre les enfants et les livres: parents, personnel de bibliothèque, enseignants, libraires, animateurs… Il existe sur Internet le Réseau contact pour que les gens se rencontrent, je rêve d’un réseau contact pour marier les bons livres avec les bonnes personnes », conclut l’auteure.
En passant, pour ceux qui s’en inquiètent… Mlle C. reviendra. Dominique Demers a trois autres idées de métier à lui faire pratiquer. Elle ne sait tout simplement pas quand Mlle C. reviendra l’inspirer…
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Découvrez quelques « ponts vivants » sur l’infobourg :
- L’enseignante Lucie Galerneau : Le bonheur est dans le livre
- Les responsables du programme d’éveil à la lecture et à l’écriture à Québec : Des bibliothèques qui roulent
- Le Prix jeunesse des univers parallèles : Qui sera le prochain lauréat du Prix jeunesse des univers parallèles?
- L’auteur François Gravel : « J’écris les livres que l’adolescent en moi aurait aimé lire »
- Les enseignants Sylvain Cléroux et Natacha Dubuc : Jumeler le livre et la technologie
- Les lauréats des premiers prix J’ai la tête à lire
- Communication-Jeunesse et l’auteur Denis Côté : Rencontre d’auteurs
Par Martine Rioux, APP
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