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7 novembre 2007

Internet pour vaincre la distance en éducation
Par Martine Rioux, APP

Statistique Canada vient de quantifier un phénomène que plusieurs avaient déjà identifié : Internet permet aux populations des régions éloignées d’accéder à l’éducation plus facilement. Là où la technologie est disponible, elle est utilisée pour s’instruire.

Certaines personnes ont tendance à décrier Internet pour son côté plus obscur (piratage, prédation en ligne, cyberintimidation, cyberpornographie, virus, etc.). Par contre, nul ne peut nier l’apport immense qu’Internet est en voie d’amener au monde de l’éducation : accès à de l’information, recherche encyclopédique, formation en ligne, autoformation dirigée, etc.

Les exemples d’utilisation d’Internet à des fins d’éducation se multiplient au fur et à mesure que la technologie est rendue disponible. Les élèves réalisent désormais la plupart de leurs travaux scolaires le nez rivé sur l’écran d’ordinateur plutôt que plongé dans les livres de la bibliothèque. L’offre de formation en ligne augmente quotidiennement. Et ce n’est qu’un début. Ce n’est qu’il y a une douzaine d’années que l’usage d’Internet se fait à l’intérieur de nos foyers.

Mais, là où Internet devient vraiment intéressant et significatif, c’est lorsqu’il permet à des populations d’accéder à différentes formes d’éducation qui leur auraient été inaccessibles autrement, en raison principalement de leur situation géographique.

On n’a qu’à penser au projet One Laptop Per Child de Nicholas Negroponte, l’ordinateur à 100$ devenu l’ordinateur à 200$, branché à Internet, qui vise l’accès au savoir pour les enfants du monde entier. Ce projet a commencé à être déployé au Brésil.

Au Québec, le projet École éloignée en réseau n’a pratiquement plus besoin de présentation. En plus de permettre aux enfants fréquentant de petites écoles en région d’accéder à une plus grande diversité de cours, il a permis jusqu’à maintenant d’empêcher la fermeture de certaines d’entre elles.

De plus, depuis janvier dernier, le projet Nomad de la SADC Lac-Saint-Jean-Est connaît un grand succès régional et même mondial.

Au départ, le projet avait pour objectif d’offrir des formations en ligne aux adultes de la région ayant un accès limité aux ressources éducatives traditionnelles. Après quelques mois, les responsables du projet ont constaté que près de 50% des inscrits aux formations proviennent de l’extérieur du Canada, principalement des pays francophones d’Afrique.

Ces exemples concordent parfaitement avec les dernières statistiques produites par Statistique Canada à la suite de l’analyse des résultats de l’Enquête canadienne sur l’utilisation d’Internet, réalisée en 2005.

Une partie de cette enquête concernait plus particulièrement l’utilisation d’Internet à des fins d’éducation par les adultes canadiens (18 ans et plus) à partir de leur domicile. Les résultats sont clairs : Internet ouvre des portes aux résidents des régions les plus éloignées tout en changeant radicalement la façon dont les étudiants poursuivent leurs études.

Internautes de ville ou de campagne
En 2005, plus de quatre internautes sur 10 (43%) ont déclaré avoir utilisé Internet à des fins d’éducation, de formation ou de travail scolaire à partir de leur domicile, ce qui représente environ 6,4 millions d’adultes canadiens.

À titre de comparaison, en 2000, Statistique Canada avait estimé que 25% des internautes utilisaient Internet pour chercher de l’information sur l’éducation ou la formation.

Utiliser Internet à des fins d’éducation, c’est…
la recherche d’informations pour exécuter des travaux scolaires ou pour résoudre des problèmes, l’éducation à distance, l’auto-apprentissage, les cours par correspondance, la communication avec l’administration d’un établissement scolaire, la consultation de relevés de notes et la communication avec les professeurs et les collègues, y compris la remise de travaux scolaires.


Statistique Canada a noté des différences entre les régions canadiennes. Ainsi, les résidents de Terre-Neuve-et-Labrador, du Nouveau-Brunswick et du Québec ont déclaré les plus faibles taux d’utilisation d’Internet à des fins éducatives, soit environ 20 %, tandis que ceux de l’Ontario ont déclaré le taux le plus élevé (32 %), suivi par l’Alberta (30 %).

Par contre, les différences les plus significatives se situent entre les régions rurales et urbaines. Statistique Canada a ainsi constaté que « les habitants des régions rurales et des petites villes étaient moins susceptibles d’utiliser Internet à des fins éducatives (20 %, contre 31 % pour les résidents urbains) ».

Cependant, lorsqu’ils le faisaient, c’était essentiellement pour l'éducation à distance, l'apprentissage autodirigé ou les cours par correspondance. Dans les régions les plus éloignées (subissant une influence urbaine faible ou nulle, selon la méthodologie de Statistique Canada), plus du tiers des internautes utilisaient Internet à des fins éducatives, ce qui est nettement supérieur aux autres régions.

De leur côté, les internautes résidant en milieux urbains et utilisant Internet à des fins éducatives le faisaient principalement dans le but de réaliser des recherches sur des projets précis. Ce qui laisse croire qu’ils fréquentaient un lieu physique d’enseignement et complétaient leurs travaux à la maison à l’aide d’Internet.

Le savoir en un clic
Ainsi, « le téléapprentissage par voie électronique pourrait apporter une solution à un certain nombre de problèmes d'accès aux établissements postsecondaires qui se posent aux jeunes vivant dans des régions rurales », écrit Statistique Canada.

Bref, avant le développement d’Internet, les jeunes des régions les plus éloignées avaient très peu d’accès à des formations supérieures, à moins de se déplacer dans les grands centres, ce qui entraînait des coûts et demandait une plus grande volonté de leur part.

Aujourd’hui, alors que le coût relatif à l’acquisition du matériel informatique et au branchement à Internet diminue constamment et que la large bande passante est disponible un peu partout, des nouvelles possibilités relatives à l’éducation s’ajoutent chaque jour. Le savoir est à « portée de clic » pour un nombre croissant de gens.

Les analystes de Statistique Canada concluent : « Une recherche plus poussée sur cette question s’impose, mais cette constatation laisse croire que l’Internet et son infrastructure peuvent être mis à profit comme outil pour contribuer à surmonter l’obstacle que représente la distance pour l’éducation. »

Réduire les obstacles à l’apprentissage et encourager l’apprentissage tout au long de la vie, voilà ce qu’est en train d’accomplir Internet. Il faut mettre cette caractéristique en valeur.

Lire le compte-rendu complet de Statistique Canada Apprentissage en direct : Facteurs associés à l’utilisation de l’Internet à des fins éducatives ou le condensé Étude : Utilisation d'Internet à des fins éducatives.

Par Martine Rioux, APP





10 novembre 2007
Irié TRA BI, Abidjan
L'Internet est un outil puissant de formation et d'éducation. Non seulement il supprime les distances mais il ignore les barrières sociales et pourrait démocratiser la formation. Le problème des populations rurales africaines qui vivent dans une extrême pauvreté est celui des infrastructures (installation, entretien...). Je pense surtout aux réseaux téléphoniques, électriques...dont la réalisation relève du rôle régalien des Etats. Moi et toutes les personnes qui croient aux bienfaits de l'Internet dans le domaine de l'éducation et de la formation, nous continuons de réfléchir afin d'apporter aux problèmes que je viens d'évoquer.




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