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21 novembre 2007 |
Sortir les enseignants de l’isolement |
Par Martine Rioux, APP |
Lorsqu’on entend parler du projet de l’École éloignée en réseau, on pense immédiatement au maintien de nos petites écoles. Un autre aspect doit être pris en considération : briser l’isolement des enseignants. Voici le cas de la Commission scolaire des Phares. |
La fibre optique, nouvellement arrivée, sur le territoire de la Commission scolaire des Phares a permis l’éclosion d’un projet qui s’annonce prometteur.
« Dans notre commission scolaire, nous avons fait le choix de maintenir nos petites écoles de village. Aucune école n’a été fermée jusqu’à maintenant et nous avons désormais une belle façon d’assurer la qualité des services aux élèves et de permettre aux enseignants de briser leur isolement », soutient Francine Doucet, directrice des services éducatifs à la CS des Phares, qui couvre la région de Rimouski dans le Bas-Saint-Laurent.
Cette dernière mention est très importante. Lorsque Julie Bérubé, conseillère pédagogique et animatrice du RÉCIT local de la CS des Phares, a présenté aux commissaires le projet de l’École éloignée en réseau (EER), qui permet aux élèves de petites écoles rurales d’échanger entre eux par le biais de la technologie, elle a tout de suite vu le potentiel pour le développement professionnel des enseignants.
Par la suite, elle a conçu un projet sur mesure pour répondre aux besoins des plus petites écoles de sa commission scolaire. Celui-ci est fortement inspiré de l’ERR, mais il a aussi ses particularités.
Depuis 2006-2007, quatre écoles participent à son projet de collaboration virtuelle : l’école primaire La Colombe d’Esprit-Saint, l’école du Sommet de Padoue, l’école Arc-en-ciel de Sainte-Jeanne-d’Arc et l’école Euclide-Fournier de Saint-Charles-Garnier.
Ces écoles comptent respectivement 16, 23, 21 et 19 élèves, avec deux enseignants dans chaque école, ce qui représente deux classes de triple niveau dans chaque établissement (1re, 2e et 3e année dans une classe, 4e, 5e et 6e année dans l’autre).
« Imaginez la tâche de ces enseignants, ce n’est vraiment pas évident. D’autant plus que, jusqu’à maintenant, ils étaient à toute fin pratique seuls pour faire leur préparation de classe », dit Mme Bérubé. De plus, elle rappelle que le matériel pédagogique existant n’est pas adapté à la réalité de classes multinivéales si petites et qu’il est très difficile pour les enseignants de trouver du matériel adéquat. Souvent, ils doivent concevoir eux-mêmes leur matériel.
Donc, pour elle, il fallait d’abord et avant tout que les enseignants des plus petites écoles de sa CS puissent échanger avec d’autres enseignants vivant la même réalité qu’eux. « Je voulais les mettre en réseau, qu’ils prennent contact entre eux, qu’ils soient à l’aise ensemble. »
Tout au long de l’année scolaire 2006-2007, les huit enseignants concernés ont travaillé ensemble pour identifier des outils technologiques intéressants, ils se les sont appropriés, ils ont partagé des idées, du matériel.
« C’est vraiment un projet pour les enseignants que j’ai monté. Je voulais qu’ils puissent développer du contenu avec d’autres collègues, du contenu qui soit réellement adapté à la situation particulière qu’ils vivent au quotidien », soutient Mme Bérubé. Les enseignants ont utilisé des outils comme Skype, le bureau virtuel Mille et le Knowledge Forum pour communiquer.
Ce faisant, elle a immédiatement observé un changement chez les enseignants participants, même chez ceux qui n’avaient pas d’affinités avec les technologies avant le début du projet. « C’est motivant pour eux. Ils croient énormément en leur école et ils veulent offrir le meilleur d’eux à leurs élèves. »
Pour les élèves aussi
Ce dynamisme renouvelé s’est d’ailleurs transporté dans la classe. Les élèves tirent profit des nouvelles compétences en technologie de leurs enseignants et participent à de plus en plus de projets faisant appel à l’ordinateur. « Nous travaillons beaucoup avec des logiciels de cartes d’idées et d’organisation graphique, comme Inspiration et Freemind », dit Mme Bérubé, qui accompagne les enseignants dans la réalisation de chaque projet.
Pour l’année scolaire 2007-2008, les enseignants étant plus à l’aise avec la collaboration à distance, ils ont décidé de franchir une autre étape. Deux projets de télécollaboration entre les élèves seront réalisés : un cercle de lecture et un projet « Olympiades » en lien avec les Jeux olympiques de 2008 à Beijing. À la fin de l’année, les élèves se rencontreront d’ailleurs physiquement pour participer à de véritables olympiades dans une autre école primaire de Rimouski.
La nouvelle connectivité permet par ailleurs aux élèves de bénéficier des mêmes services que les autres élèves de la CS : orthophonistes, orthopédagogues, psychologues, etc. Après une première rencontre en face à face en début d’année scolaire, les élèves peuvent obtenir du soutien par visioconférence par la suite. « C’est un gros plus pour les élèves. »
Pour Mme Bérubé, l’expérience est un succès sur toute la ligne et doit se poursuivre. Elle aimerait bien que quatre autres écoles de la Commission scolaire des Phares qui comptent aussi un très petit nombre d’élèves puissent se joindre au réseau virtuel dès la prochaine rentrée.
Un projet qui va loin
En 2002, l’infobourg était présent lors du lancement projet de l’EER. Initialement, il avait principalement pour objectif « d’examiner le potentiel des technologies de l’information et des communications (TIC) comme soutien à l’apprentissage des élèves de certaines écoles primaires et secondaires situées dans les régions éloignées du Québec. »
Au fil du temps, alors que le projet prend de l’ampleur, force est d’admettre que les retombées vont bien au-delà de cet objectif initial…
À lire :
Solution à la fermeture des écoles rurales?
Lancement de la phase 3 du projet
Pour d'autres idées de projets de télécollaboration, vous êtes invités à consulter Prof-Inet
Par Martine Rioux, APP
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