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3 octobre 2007

La réussite pour tous
Par Martine Rioux, APP

Dans un récent essai, intitulé « Les garçons et l’école » et publié aux Éditions Sisyphe, le chercheur en éducation Jean-Claude St-Amant le confirme : la réussite ou l’échec scolaire n’a pas de sexe, mais plutôt un contexte économique. Il faudrait donc viser la réussite éducative de tous.

L’infobourg a présenté l’essai de M. St-Amant dans un premier article la semaine dernière. Cette semaine, nous vous expliquons la politique de la réussite qu’il a élaborée.


Favoriser la réussite du plus grand nombre… Logique, direz-vous, alors pourquoi le redire encore?

« Parce que dans un contexte de questionnement sur les écarts de réussite selon le sexe, elle prend un sens spécifique. En effet, les différentes recherches portant sur les facteurs associés à l’échec et à l’abandon scolaires ont en général montré que ceux-ci ont une influence plus grande chez les garçons que chez leurs consoeurs. Autrement dit, ce sont les mêmes facteurs qui jouent, mais avec un effet différencié selon le sexe », écrit M. St-Amand dans son essai.

Conclusion : les mesures à prendre pour contrer l’échec et l’abandon sont les mêmes pour les garçons et pour les filles. Donc, pourquoi ne pas viser la réussite du plus grand nombre plutôt que la réussite des garçons uniquement? Des mesures globales auront nécessairement un effet sur les garçons puisque ceux-ci en ont davantage besoin, soutient M. St-Amant.

Par ailleurs, puisque l’échec ou l’abandon scolaire sont davantage le lot d’enfants issus de milieux défavorisés, il suggère que les actions soient entreprises prioritairement dans les quartiers pauvres. Effectivement, plusieurs facteurs déterminants (conformité aux identités sexuelles traditionnelles, pratiques peu développées de la lecture, désengagement vis-à-vis de l’école) sont beaucoup plus présents dans les familles moins scolarisées et défavorisées économiquement que dans les familles plus aisées et plus scolarisées.

Intervenir contre les stéréotypes sexuels

De façon générale, les analyses montrent que « plus l’adhésion [aux stéréotypes sexuels] est grande, moins les résultats [scolaires] sont bons ». Comme les garçons font preuve de plus de conformisme social que les filles, ils adhèrent donc davantage aux stéréotypes. Ils souhaitent ainsi se distancier des filles à tout prix et, puisque les filles réussissent à l’école, ils se désinvestissent du même coup des études. La loi du moindre effort et la culture du jeu les caractérisent également.

Ce faisant, ils s’excluent eux-mêmes de l’école, en démontrant peu d’intérêt pour les études et peu d’ambition de réussite. M. St-Amant croit qu’une politique d’intervention favorisant l’égalité des sexes aurait pour effet de rapprocher les garçons et l’école et donc de réduire l’écart entre filles et garçons.

Les pratiques de lecture

Les statistiques le montrent « sauf en langue d’enseignement (lecture et écriture), les garçons n’affichent aucun retard particulier par rapport aux filles, peu importe la matière, que ce soit au primaire ou au secondaire ».

Puisque l’effet positif de la lecture sur les résultats scolaires a maintes fois été prouvé, la pratique régulière et diversifiée de la lecture apparaît donc comme une solution incontournable. Et ce, dans une multitude de contextes, notamment dans le cadre de cybercarnet scolaire, qui marie écriture/lecture et technologie.

Dans les milieux défavorisés, l’accès aux livres est plus difficile et la pratique de la lecture y est moins développée. Pourtant, on y remarque que ceux qui lisent fréquemment réussissent mieux que les autres. La lecture serait donc apte à compenser certains effets négatifs liés au statut socio-économique.

Attention, cependant, les lectures proposées ne doivent pas entretenir les stéréotypes dont nous avons déjà parlé.

Former à la prise en charge de sa scolarisation

Et si les jeunes avaient aussi leur part de responsabilité à assumer dans leur réussite ou leur échec scolaire? Bref, tout n’est pas toujours de la faute de l’école, des parents ou du système. Il revient également aux jeunes de « régir leur propre apprentissage ».

La motivation et le plaisir d’apprendre vont habituellement de pair avec la réussite éducative. « Apprendre aux jeunes la prise en charge de sa [sic] scolarisation, c’est aussi leur transmettre le plaisir de le faire. Son pouvoir de motivation devient alors beaucoup plus efficace que le discours dominant sur la nécessité du diplôme », écrit M. St-Amant.

En découle alors que les jeunes sont prêts à consacrer davantage de temps et d’efforts à leurs travaux scolaires, ainsi ils augmentent leurs chances de réussite.

Une école qui donne l’exemple

En conclusion, M. St-Amant parle des « pédagogies productives », c’est-à-dire « des approches à la fois exigeantes et supportantes pour les jeunes, qui leur demandent de travailler fort, mais à des travaux scolaires stimulants qui posent des défis sur le plan intellectuel ».

Bref, des projets qui amènent les jeunes à se prendre en main (respecter des échéanciers par exemple, s’assurer que leur part du projet est réalisée, etc.), qui cultivent le goût de l’effort (rien n’arrive jamais seul) et du dépassement de soi (un succès en amène un autre, ou du moins le désir d’en vivre un autre).

Les trois suggestions de M. St-Amant sont très simples et, pourtant, elles gagneraient à être davantage mises en application dans les écoles. Ce qu’il faut retenir par-dessus tout, c’est que l’école se doit d’être captivante afin d’entraîner tous les jeunes dans un tourbillon d’apprentissage puisqu’ils n’ont pas toujours la chance de vivre cette effervescence à la maison.

Que faites-vous au quotidien pour encourager vos élèves à devenir curieux, pour cultiver leur goût d’apprendre?

Par Martine Rioux, APP






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