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14 mars 2007

Solution à la fermeture des écoles rurales?
Martine Rioux, APP

Partout à travers la province, des écoles sont menacées de fermeture. Très souvent c’est parce qu’elles n’accueillent plus un nombre suffisant d’élèves pour assurer le maintien de toute une équipe pédagogique. Une solution semble émerger…

L’école primaire de Baie-Sainte-Catherine, dans Charlevoix, ne compte plus que cinq élèves. À la commission scolaire des Monts-et-Marées, les écoles primaires Albertville, Sainte-Irène, Grosses-Roches et Saint-Jean-de-Cherbourg ont été sauvées in extremis et demeureront ouverte une année de plus en 2007-2008. L’école primaire de l’Isle-aux-Grues, située en plein milieu du fleuve Saint-Laurent, juste au nord de la ville de Montmagny dans la région de Chaudière-Appalaches, a fermé ses portes en 1999.

Des histoires comme celles-ci, on en entend de plus en plus souvent. D’ici 2011, le Québec aura perdu 18 % de ses effectifs scolaires : il y aura moins de 830 000 élèves au primaire et au secondaire. Nous serons bien loin du million comptabilisé au tournant du millénaire.

En 2002, on dénombrait 400 écoles de moins de 100 élèves. Plus de 70 avaient même moins de 40 élèves. Certaines ont fermé depuis. D’autres ont été sauvées grâce au projet l’École éloignée en réseau

Celui-ci a été mis sur pied en 2002 par le Centre francophone d’informatisation des organisations (CEFRIO) en collaboration avec le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS), le ministère des Affaires municipales et des Régions et le ministère des Services gouvernementaux.

Bien que le projet n’ait pratiquement plus besoin de présentation, rappelons qu’il s’agit de mettre des petites écoles en réseau, par le biais des technologies de l’information et des communications (TIC), « pour assurer l’égalité d’accès aux contenus et aux ressources et ce, indépendamment de la situation géographique ».

Des résultats concluants
Le projet est suivi de près par une équipe de chercheurs universitaires. Après quatre ans, une vingtaine de commissions scolaires et plus d'une cinquantaine d'écoles primaires et secondaires réparties dans une dizaine de régions ont pris part au projet. Une dizaine d’autres sont en voie de s’ajouter graduellement au projet. Les résultats sont probants. L’avenir est prometteur.

Par le biais de la télécollaboration, notamment la vidéoconférence (iVisit) et le logiciel d’apprentissage à distance (Knowledge Forum), les enseignants peuvent briser leur isolement professionnel en échangeant avec d’autres enseignants et les élèves peuvent travailler à des projets communs avec d’autres élèves habitant dans d’autres régions. Avec un accès haute vitesse à Internet, tous peuvent désormais profiter de ressources jusqu'ici inaccessibles.

Le projet permet d’augmenter l’offre de cours et les possibilités pédagogiques. Par exemple, les élèves de trois petites écoles primaires de la région Chaudière-Appalaches ont rencontré en vidéoconférence des créateurs, des illustrateurs et des écrivains de la littérature jeunesse québécoise.

Il permet également de bonifier l’offre de services. Dans la région de Portneuf, des élèves ont accès à une orthopédagogue qui les accompagne tant en face-à-face que par vidéoconférence. Ailleurs, des adultes peuvent aussi suivre des cours à distance en dehors des heures de cours régulières.

Dans un récent rapport sur la phase II du projet, les observateurs concluaient même que le projet « s’avère une solution viable à la fermeture d’écoles en région lorsque celles-ci ne ferment pas pour des considérations d'abord financières ». Il y a de quoi applaudir bien fort et rêver à la survie d’une majorité d’écoles rurales au Québec.

Une solution bien accueillie
En région, la fermeture de l’école de village représente bien souvent le début de la fin. Comment attirer de nouvelles familles lorsqu’on n’a pas d’école à leur offrir? Comment garder celles qui étaient déjà installées sans projet novateur? La revitalisation de certains quartiers et le développement économique régional s’en trouve ainsi perturbés. L’école étant souvent un lieu de rassemblement, la communauté perd aussi une certaine vitalité.

Partout à travers le Québec, des parents, des maires et autres acteurs communautaires et économiques se battent chaque jour pour le maintien de leur école de village. Leur combat est essentiel à la dynamique régionale. Le territoire est vaste et tous les élèves de la province ont le droit de bénéficier de services de proximité peu importe leur lieu de résidence. Il en va de leur avenir en tant qu’adulte et du rôle qu’ils pourront jouer dans la société québécoise. Les élèves des régions ont droit à une éducation de qualité au même titre que les élèves résidant dans les centres urbains.

Le projet de l’École éloignée en réseau donne de l’espoir aux régions. La connectivité qu’il offre permet à la petite école de village d’élargir son environnement, de s’ouvrir sur le monde et d’assurer sa survie. Elle offre des opportunités extraordinaires aux enseignants et aux élèves.

Tout n’est pourtant pas rose dans ce projet. Les chercheurs ont identifiés cinq défis à relever, notamment au niveau de l’intégration efficace du projet au secondaire, de la formation des futurs enseignants et du leadership local (commission scolaire et direction d’école).

Le principal défi demeure toutefois l’institutionnalisation, soit de développer une culture de réseau au sein des commissions scolaires. D’ici 2008, l’avenir du projet devrait être scellé, son financement étant assuré jusque-là dans le cadre de la phase III de la recherche. Après, il reviendra aux commissions scolaires et aux écoles de prendre le relais et de perpétuer le projet. Les résultats positifs sont indéniables. Son futur dépendra donc de la volonté du ministère de l’Éducation (déjà très présent dans le projet) d’assurer un leadership pour encourager les commissions scolaires à continuer dans le sens de L’école éloignée en réseau et même à embarquer dans le projet.

En ce temps d’élections, alors que l’éducation figure parmi les priorités des différents partis politiques, il est surprenant que le sujet n’ait pas été abordé. D’autant plus que le développement régional n’est habituellement pas très loin au niveau des priorités. Le maintien des écoles de village représente un enjeu de taille pour le milieu scolaire, mais aussi pour l’ensemble des régions du Québec. Tous les Québécois devraient se sentir concernés… Ce sont les futurs dirigeants du Québec que nous formons aujourd’hui!

En complément :
Un communiqué de presse du CEFRIO : Ecole éloignée en réseau : Une expérience concluante.
Synthèse du rapport final (phase II) - L'École éloignée en réseau (disponible en français et en anglais).

Par Martine Rioux, APP





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